Ce combat interdit de Dragon Ball Z n’a jamais été diffusé… voici pourquoi

Un enregistrement sulfureux, produit en 1993 par Toei Animation pour promouvoir un nouveau jeu Bandai, devait montrer un ultime corps-à-corps Goku-Vegeta dépassant tout ce qui avait été diffusé. La bobine fut pourtant retirée avant la première, laissant les fans persuadés d’un simple mythe. Trente ans plus tard, des fragments exhumés sur VHS confirment l’existence d’un combat jugé trop extrême par les diffuseurs.
Le duel interdit qui devait relancer Dragon Ball Z
Prévu comme spot événement, le court métrage rallongeait la bataille spatiale entre les deux Saiyans, avec un niveau de brutalité jamais toléré dans Dragon Ball Z télévisé. Produite hors continuité, la scène montrait Goku transpercé, puis Vegeta au sol, le visage couvert d’un sang rouge vermeil, détail alors banni des grilles jeunesse de Cartoon Network et d’AB Productions. L’enregistrement, surnommé « Saiyan Blood Requiem », aurait dû être projeté dans quatre salons japonais avant une sortie vidéo limitée chez Kana Home Video.
Une pellicule fantôme enfin localisée
En 2024, un archiviste indépendant découvre une VHS promotionnelle derrière les piles d’un magasin d’Osaka. Les images, abîmées mais lisibles, révèlent dix minutes de chorégraphies signées par l’animateur vétéran Katsuyoshi Nakatsuru. « La violence n’attend pas l’horaire prime time, elle explose quand Goku crie », confie aujourd’hui un ancien coloriste. Les plans divulgués confirment aussi la présence de jurons supprimés lors du doublage prévu par Funimation.
Censure, droits et pressions croisées
À l’époque, la licence appartient conjointement à Shueisha pour l’édition, à Toei Animation pour l’anime et à Bandai pour le merchandising. Un différend contractuel sur la part de revenus vidéo complique déjà la sortie occidentale. La censure s’ajoute : les chaînes américaines interdisent tout trou béant dans un torse, exigeant que le sang disparaisse ou vire au noir, comme lors des retouches imposées à Nappa et à Vegeta dans la série régulière. Les ayants droit renoncent alors, par crainte d’un morcellement artistique qui rendrait la séquence méconnaissable.
Le poids du carcan jeunesse
En France, AB Productions préparait pourtant une diffusion tardive, misant sur l’aura culte du « Year End Show » déjà passé une fois en 1993. Mais le CSA de l’époque retoque la scène où Goku arrache un câble énergétique imbibé de plasma. Aux États-Unis, Cartoon Network refuse le mot « hell », exigeant le fameux « HFIL ». Devant tant de retouches, le projet s’enlise, tandis que la bataille commerciale entre Viz Media et Glénat sur la traduction des dialogues fait traîner les autorisations.
Le résultat ? Une interdiction silencieuse ; la K7 promotionnelle ne quitte jamais les coffres de Toei, et les images demeurent invisibles hors de conventions privées.
Un mythe vivace qui nourrit toujours la communauté
En 2025, les extraits numérisés circulent sur des serveurs privés, ravivant la ferveur des spectateurs élevés aux VHS recopiées. Les forums rappellent que « l’œuvre manquante enrichit la saga en creux », selon l’essayiste Hiroshi Takada. La possible restauration 4K, évoquée par Toei lors du Jump Festa, reste conditionnée à un accord global sur la classification +16, projet pour lequel Funimation et Bandai se disent désormais ouverts.
Les éditeurs sous pression des fans
Shueisha redoute un précédent : publier un contenu jadis jugé trop choquant pourrait rouvrir le dossier d’autres scènes coupées, comme le doigt d’honneur de Recoome ou la résurrection d’Hitler. Pourtant, la pétition lancée par le site Kanzenshuu dépasse déjà 200 000 signatures. « Le public s’est aguerri », rappelle l’historien de l’animation Pierre Giner, arguant que les standards de 1993 ne correspondent plus aux sensibilités de 2025.
Si la bobine finit par voir le jour, elle incarnera un moment charnière : l’acceptation d’un patrimoine complet, sans filtres ni concessions, conforme à la maxime de Toriyama : « Un désaccord n’est pas un conflit : c’est une occasion de mieux se comprendre ! »

Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.
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