Dragon Ball GT : l’échec annoncé ? « On nous a imposé ce choix » confie un ancien animateur

La fin précipitée de Dragon Ball GT en 1997 reste un cas d’école : audiences en chute, fans divisés, produits dérivés en surplus ! Vingt-huit ans plus tard, un ancien animateur souffle que « On nous a imposé ce choix », révélant les coulisses d’un projet guidé par le marketing plus que par la passion. Comment un tel mastodonte, nourri par Toei Animation, Bandai et distribué par Funimation, a-t-il pu trébucher ?
Dragon Ball GT, une décision stratégique dictée par Toei Animation
Dès 1995, le studio voulait prolonger l’élan commercial de DBZ. Les dirigeants ont donc commandé un nouvel arc, sans l’aval créatif total d’Akira Toriyama. L’ex-animateur affirme que le cahier des charges imposait « plus de planètes, plus de gadgets », condition sine qua non pour booster les jouets Bandai.
Quand la balance penche vers le merchandising Bandai
Le premier arc spatial illustre cette dérive : gadgets multiples pour Trunks, capsules inédites, robot Giru pensé comme mascotte. Les ventes d’accessoires montent, l’intrigue s’étire. Sur le plan artistique, la série fléchit ; sur le plan comptable, les actionnaires saluent l’opération.
Pourtant, l’audience japonaise fond de 18 % entre l’épisode 1 et le 22. Les spectateurs dénoncent une perte d’intensité. Même Shueisha, l’éditeur du Manga originel, s’inquiète d’une dilution de la marque.
Les failles créatives qui ont plombé Goku et Pan
Le rajeunissement de Goku devait renouer avec l’esprit aventure. Problème : la transformation en Super Saiyan 4 le fait soudain vieillir ; cohérence sacrifiée, spectaculaire sauvé. Les enfants adorent l’esthétique, les fans de longue date crient à l’incohérence.
Pan, symbole d’un casting sous-exploité
Pan, pourtant conçue comme relève héroïque, devient simple ressort comique. Son potentiel de Saiyan hybride reste quasi intact. Les réunions d’écriture, selon l’ex-animateur, écartaient toute montée en puissance « pour ne pas éclipser Goku » ; résultat : frustration générale.
Du côté des antagonistes, seul Baby marque les esprits. Les dragons maléfiques, pourtant porteurs d’une critique écologique originale, arrivent trop tard. L’essoufflement d’audience est déjà acté.
Super Saiyan 4, éclat visuel mais confusion scénaristique
Le design émane bien de Toriyama, croquis griffonnés entre deux réunions pour le film live Dr. Slump de 1996. Néanmoins, la transformation est introduite sans véritable montée dramatique. Les fans comparent l’impact à celui d’un deus ex machina.
Funimation et l’export, un succès en trompe-l’œil
En Amérique, Funimation édulcore les dialogues, mise sur un doublage rock pour masquer les longueurs. Les coffrets DVD se vendent, mais l’image de la franchise s’érode. Les forums de 2004 évoquent déjà un « GT-gate » qui hante encore les rééditions Blu-ray de 2025.
La morale semble claire : l’esthétique ne suffit pas si l’âme de l’œuvre vacille. Le public, même jeune, détecte les failles quand l’histoire ne suit plus.
2025 : Toei Animation tente la réconciliation avec les fans
Le studio multiplie aujourd’hui les initiatives participatives : sondages en ligne, ateliers d’écriture ouverts, supervision accrue de Akira Toriyama sur les prochains films. Objectif : ne plus reproduire le schéma GT. Les produits dérivés Bandai restent majeurs, mais l’ordre des priorités s’inverse : contenu solide d’abord, goodies ensuite.
Quelle trace laissera Dragon Ball GT ?
Ironie du sort : ses erreurs servent désormais de garde-fou. Les rédacteurs de Toei affichent dans leurs bureaux un poster rappelant la chute d’audience de 1997. « Un désaccord n’est pas un conflit, c’est une occasion de mieux se comprendre », rappelle un responsable. Sans cette prise de conscience collective, la franchise n’aurait peut-être pas survécu jusqu’à aujourd’hui.

Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.
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