La sortie du prochain set Pokémon crée la panique « stocks épuisés en 2h »

Rupture éclair ! Le nouveau set Pokémon « Journey Together » a disparu des rayons physiques et virtuels en moins de deux heures, déclenchant files d’attente, serveurs saturés et reventes instantanées à prix d’or. Distributeurs, grandes surfaces et même le Centre Pokémon en ligne confirment la panne sèche. Les joueurs comme les collectionneurs redoutent une répétition du chaos vécu lors des séries Épée et Bouclier.
Stocks envolés : comment la frénésie s’est propagée
Dès 8 h, le site officiel annonçait « restock imminent ». À 10 h, le message « sold out » clignotait déjà, preuve d’une tension supérieure aux précédentes extensions Évolutions ou « Blooming Waters ». Cette vitesse record illustre l’impact conjoint des fans historiques et de la nouvelle audience TikTok, friande de Pokécartes rares.
Les détaillants physiques n’ont pas été épargnés : dans plusieurs FNAC et Micromania, le personnel a limité l’achat à deux Pokébox par personne, sans réussir à calmer les files serpentes. Les scalpers, eux, scannaient les codes-barres pour relister la marchandise avant même de quitter le magasin.
Pénurie imprévue : Nintendo et The Pokémon Company pris de court ?
Cette fois, ni Nintendo ni The Pokémon Company n’avaient évoqué de quotas stricts. Selon un distributeur belge, la production initiale était pourtant 30 % plus élevée que celle de « Épée et Bouclier ». Le problème viendrait surtout d’une concentration soudaine des commandes sur les mêmes entrepôts européens.
Un acheminement retardé dans le port de Rotterdam aurait rétréci la fenêtre de livraison, poussant les revendeurs à ouvrir les précommandes simultanément. Résultat : engorgement logistique et sentiment de rareté instantané, propice à la spéculation en ligne.
Le phénomène n’est pas isolé : l’an dernier, la mini-extension japonaise « Night Wanderer » avait déjà surpris par son décalage entre fabrication et distribution. L’historien du jeu Matthieu Pellen rappelle que les premières ruées datent des cartes « Base Set » de 1999 ; la différence, aujourd’hui, tient à la puissance des plateformes de revente en temps réel.
Scalpers et bots : la mécanique d’un marché sous pression
Les bouquets d’achats automatisés repèrent chaque restock en dix secondes. Ils saturent ensuite les paniers virtuels et déplacent la demande vers les places de marché, faisant grimper le prix des boosters de 5 € à 18 € dès la première heure. L’algorithme récompense la rapidité, non la passion, et renforce le rôle des revendeurs opportunistes.
Face à eux, des collectifs de joueurs s’organisent : alertes Telegram, commandes groupées, et suivi des livraisons pour signaler tout mouvement de stock. L’objectif : permettre à chaque enfant de décrocher un display sans sacrifier son argent de poche ni encourager la spéculation.
Actions de terrain : quand la communauté reprend la main
Plusieurs Pokéstore indépendants décident de casser la chaîne spéculative : vente à l’unité au comptoir, vérification d’identité, et tirage au sort pour les coffrets les plus convoités. Une boutique lyonnaise a même convaincu ses clients d’ouvrir les paquets sur place, empêchant toute revente scellée.
Les tournois hebdomadaires misent, eux, sur la réutilisation : les vainqueurs choisissent des cartes issues de lots d’échange plutôt que de nouveaux boosters. Une façon d’entretenir le jeu et l’Énergie Pokémon sans dépendre des arrivages chaotiques.
Ces initiatives rappellent l’esprit collectif du JCC : partager d’abord, commercer ensuite. Un credo défendu par les ligues locales depuis la série « HeartGold & SoulSilver », preuve que la solidarité survit même en période de tension extrême.
Tension sportive : quelles conséquences pour les compétitions officielles ?
Le format Standard 2025 autorise seulement les sets post-« Épée et Bouclier ». Or, certaines cartes clés de « Journey Together » apportent des mécaniques de soutien inédites, notamment l’Énergie Pokémon « Synergie Duo ». Sans accès à ces cartes, l’équilibre compétitif risque de pencher vers les joueurs déjà servis lors des avant-premières.
La solution proposée par les organisateurs : prêter des proxies imprimés aux participants jusqu’au réassort. Une mesure rare, acceptée par The Pokémon Company pour éviter le boycott des Regionals de Lille et de Barcelone.
Vers une nouvelle stratégie de distribution
Des négociations sont en cours pour implanter des bornes click-and-collect dans chaque Centre Pokémon éphémère lors des événements majeurs. L’idée : limiter le transport, garantir un quota nominatif, et relier directement l’usine aux joueurs. Un pilote sera lancé au Championnat Européen de Berlin en juin.
En parallèle, les boutiques partenaires recevront des colis scellés par date, impossibles à ouvrir avant l’heure officielle de mise en vente. Cette contrainte logistique, inspirée des lancements de consoles, pourrait freiner les fuites et protéger les achats familiaux.
Conclusion impossible à ignorer : la ruée d’aujourd’hui force l’écosystème à repenser toute sa chaîne, de la production aux tournois, pour que la passion reste le moteur et non la rareté artificielle.

Aurore Lavaud est responsable RH dans une entreprise industrielle spécialisée dans les tubes plastiques. Appréciée pour son écoute et son sens du dialogue, elle excelle dans la gestion des conflits et le lien humain. Accessible et posée, elle incarne une approche des RH ancrée dans le réel. En dehors du travail, elle est capitaine d’une équipe de badminton qu’elle entraîne deux fois par semaine.
Commentaires
Laisser un commentaire